Lubumbashi : Après le maire, CDM refuse aussi l’accès au conseiller du Chef de l’État chargé de l’Environnement

 

Entrée CDM

Lubumbashi, 8 novembre 2025 Un nouvel épisode de tension s’est produit ce samedi à Lubumbashi entre les autorités locales et la société minière Congo Dongfang Mining (CDM). Alors que la population et les autorités provinciales alertent régulièrement sur les impacts environnementaux des activités minières, la société a refusé l’accès au conseiller du Président de la République en charge de l’Environnement, venu sur place dans le cadre d’une mission officielle d’évaluation des dégâts environnementaux.


Ce refus intervient quelques jours seulement après un incident similaire impliquant le maire de Lubumbashi, également empêché d’entrer sur les installations de CDM pour constater les effets des activités minières sur l’environnement local. La répétition de ces refus alimente les inquiétudes quant à la coopération des entreprises minières avec les autorités publiques, et soulève des questions sur le respect des réglementations environnementales en RDC.

Le conseiller du Chef de l’État, accompagné des services techniques nationaux et provinciaux de l’environnement, s’était rendu sur le site minier pour collecter des informations précises sur la pollution des sols, la qualité de l’eau et les conséquences sur les communautés avoisinantes. Face au refus de CDM, il a toutefois instruit ses équipes de poursuivre les investigations, en dehors du site, afin de recueillir toutes les données nécessaires à la rédaction du rapport officiel destiné à la Présidence de la République.

Des habitants du quartier, joints par nos reporters, dénoncent depuis plusieurs années la pollution des rivières et des terres agricoles due aux activités minières de CDM. Ils soulignent que cette situation affecte gravement la santé, l’agriculture et l’élevage, tout en fragilisant l’environnement local.

Pour le conseiller présidentiel, ce type de comportement est préoccupant, car il met en lumière les difficultés de l’État à faire respecter ses décisions et sa politique environnementale face à certaines entreprises privées. Les autorités provinciales et nationales se trouvent confrontées à un dilemme : comment concilier développement économique et protection de l’environnement lorsque certaines sociétés minières résistent à toute forme de contrôle.

Ce nouvel épisode relance le débat sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises opérant au Katanga, ainsi que sur la nécessité d’une transparence totale dans le secteur minier congolais. La question demeure : jusqu’où les autorités peuvent-elles aller pour faire respecter la loi et protéger l’environnement, face à des acteurs économiques puissants et parfois réticents à la surveillance publique ?


Louis tshikonde 

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