Lubumbashi : l’opération Kanyama-Kasese au cœur d’une vive contestation citoyenne

 


 Lancée dans l’objectif affiché de lutter contre la délinquance urbaine et de renforcer la sécurité dans la ville cuprifère, l’opération Kanyama-Kasese est aujourd’hui au centre de nombreuses critiques. Des organisations de la société civile, dont TAYARI ASBL, dénoncent de graves dérives dans sa mise en œuvre, pointant des violations répétées des droits humains.

Dans un communiqué de presse rendu public, TAYARI ASBL affirme avoir documenté plusieurs cas d’arrestations arbitraires, d’intimidations, de confiscations illégales de biens ainsi que l’interpellation d’élèves, d’étudiants et de citoyens n’ayant aucun lien avec des actes criminels. Selon l’organisation, ces pratiques s’éloignent dangereusement du cadre légal qui devrait régir toute opération de maintien de l’ordre.

 « Une opération de sécurité ne peut en aucun cas se transformer en une campagne de répression aveugle », estime un responsable de TAYARI ASBL, qui rappelle que le respect des droits humains demeure une obligation constitutionnelle.

Pour plusieurs habitants de Lubumbashi, ces agissements ont instauré un climat de peur. Certains redoutent des interpellations injustifiées lors de leurs déplacements quotidiens, tandis que d’autres dénoncent des abus d’autorité commis en toute impunité. Cette situation contribue, selon les observateurs, à affaiblir la confiance entre la population et les forces de l’ordre, pourtant essentielle à une sécurité durable.

Face à ces dérives, TAYARI ASBL formule plusieurs recommandations. L’organisation appelle notamment à la suspension temporaire de l’opération Kanyama-Kasese, suivie d’une réorganisation en profondeur, avec des agents dûment formés et un mécanisme de contrôle impliquant la société civile. Elle demande également un suivi rigoureux de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga et l’application de sanctions exemplaires à l’encontre des agents reconnus coupables d’abus.

Par ailleurs, l’ASBL encourage les citoyens à documenter et dénoncer toute violation, soulignant que la collaboration entre la population et les autorités reste un levier essentiel pour restaurer une sécurité respectueuse des droits fondamentaux.

Alors que l’opération Kanyama-Kasese se poursuit sur le terrain, la pression citoyenne s’intensifie. Pour de nombreux acteurs sociaux, l’enjeu est clair : garantir la sécurité sans sacrifier les libertés, et faire en sorte que la lutte contre la criminalité ne se fasse pas au détriment de l’État de droit à Lubumbashi.


Par la rédaction 

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