Kinshasa : Agression contre Kabund à Camp Luka Le ministre des Droits humains réagit et appelle à l’apaisement.



Kabund Jean Marc 

Le quartier Camp Luka, dans la capitale congolaise, a connu une violente tension ce samedi 6 décembre 2025 lors d’une activité préparatoire organisée par l’Alliance pour le Changement (A.Ch.). Jean-Marc Kabund, président du parti et ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, a été blessé alors qu’il se dirigeait vers une matinée politique en prélude à la marche annoncée pour le 15 décembre.

Des témoignages recueillis auprès des cadres du parti ainsi que des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux indiquent que Kabund a été pris pour cible par des groupes identifiés comme des Kulunas, accusés d’avoir perturbé son passage au niveau du pont Lubi. 

Un membre de l’A.Ch. dénonce des actes « mettant en danger la vie d’un acteur politique », estimant que « la démocratie se construit par le débat, pas par l’intimidation ».

Dans la foulée de cet incident, Jean-Marc Kabund a réagi fermement, accusant les autorités d’avoir franchi une ligne rouge :

« Ce qui s’est passé aujourd’hui à Camp Luka prouve que la tyrannie a atteint son paroxysme dans notre pays. Voir la police s’associer à des bandits munis d’armes blanches pour empêcher une manifestation pacifique de l’opposition est inacceptable. Ni la violence ni les intimidations ne nous arrêteront. Ce n’est qu’un début : le 15 décembre, nous serons dans les rues pour exiger la fin des tueries et des souffrances infligées à nos compatriotes dans l’Est, par l’ouverture d’un dialogue national inclusif. »


Face à cette escalade, le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba, a exprimé sa « vive inquiétude » dans un communiqué officiel. Il a rappelé la nécessité de garantir les libertés fondamentales, notamment la liberté de manifester, et a appelé au respect strict des droits humains dans un contexte politique tendu.

L’A.Ch. confirme le maintien de sa marche du 15 décembre, dont l’objectif principal est de réclamer un dialogue national inclusif afin de mettre fin à la crise sécuritaire dans l’Est du pays. Kabund reproche au gouvernement son incapacité à neutraliser la rébellion AFC/M23 et à protéger les populations victimes des violences récurrentes.

Camp Luka, bastion politique de plusieurs personnalités du pouvoir dont le président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso, est devenu un point d’affrontement régulier lors des activités de l’opposition. Le parti Envol de Delly Sesanga y avait déjà subi des perturbations lors d’un meeting récent.

L’incident de ce samedi vient ainsi accentuer les tensions déjà vives à Kinshasa, annonçant une confrontation politique majeure à l’approche du 15 décembre.

Par Louis tshikonde 

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