Alors que l’ancien président Joseph Kabila a récemment lancé à Nairobi la plateforme politique « Sauvons la RDC », visant à rassembler plusieurs acteurs politiques autour d’un projet commun, Moïse Katumbi a préféré rester en marge de cette initiative. Malgré les consultations entamées l’année dernière, l’ancien gouverneur du Katanga n’a manifesté aucun intérêt pour rejoindre cette nouvelle structure.
Interrogé par la presse locale sur cette absence remarquée, Christian Mwando, cadre influent du parti Ensemble pour la République, a réaffirmé la position ferme de leur formation : « Ensemble pour la République n’est pas un wagon appelé à suivre une locomotive ». Par cette métaphore, il souligne le refus de Katumbi et de son parti de se laisser entraîner dans une initiative dirigée par Kabila.
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| Mwando |
Ce refus confirme que les relations entre les deux anciens poids lourds du Katanga restent tendues. Leur contentieux remonte à la période 2016-2018, lorsque Katumbi avait été écarté de la course à la présidence de la République démocratique du Congo. Ce retrait avait ouvert la voie à l’élection de Félix Tshisekedi, et les rancunes politiques de cette époque semblent toujours peser sur leurs rapports.
Plus largement, cette posture de Katumbi traduit également une stratégie politique claire : préserver l’indépendance de son mouvement et éviter toute dépendance à l’égard d’un ancien président dont l’influence reste forte mais controversée. Pour les observateurs, ce refus peut aussi s’inscrire dans une logique de consolidation de son image de leader autonome et engagé, qui ne se laisse pas intégrer dans des alliances imposées par d’autres acteurs.
Ainsi, alors que la plateforme « Sauvons la RDC » cherche à fédérer des forces politiques autour de projets communs, l’absence de Katumbi illustre les fractures persistantes dans le paysage politique congolais, notamment au sein du Katanga, où rivalités et méfiances continuent de modeler les alliances et les stratégies.
Louis tshikonde


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