L’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et la Réinsertion Sociale (IPDHOR) dénonce ce qu’elle qualifie de « violations graves et répétées des droits des paysans » dans le secteur de Luilu, province du Lualaba. En cause : la destruction brutale de plusieurs champs et jardins communautaires par des engins dépêchés sur ordre des autorités provinciales, sans aucune procédure légale d’expropriation ni compensation préalable.
Selon les constats de l’organisation, plus de 800 cultivateurs établis le long du fleuve Lualaba notamment dans la zone de Kampemba, village Kipepa ont vu leurs cultures de manioc, légumes et produits vivriers rasées du jour au lendemain. Une opération qui, selon les témoins, se serait déroulée « sous le regard indifférent de la gouverneure Fifi Masuka et de son administration ».
•Des destructions sans base légale
Aucune décision officielle d’expropriation n’a été publiée, encore moins un arrêté provincial autorisant les démolitions. Pour l’IPDHOR, il s’agit d’une violation flagrante du droit congolais sur la propriété foncière et de la Constitution qui protège le droit à la terre et à la sécurité alimentaire.
« Nous assistons à une confiscation illégale des terres par les autorités. C’est un abus d’autorité et une atteinte directe à la dignité humaine », déplore l’organisation dans un communiqué reçu à notre rédaction.
•Des promesses d’indemnisation restées lettres mortes
Les autorités provinciales auraient procédé à un recensement des victimes, évoquant une éventuelle indemnisation. Mais, selon les témoignages recueillis par IPDHOR, aucun paiement n’a été effectué, et les destructions se sont poursuivies malgré les assurances données.
Résultat : des centaines de familles, déjà fragiles économiquement, se retrouvent sans ressources, sans abris, ni moyens de survie. Pour beaucoup, ces champs représentaient la seule source de revenu et d’alimentation.
« Le Lualaba ne doit pas devenir une zone de non-droit où les décisions politiques se substituent à la loi », avertit l’IPDHOR.
L’organisation appelle le Président de la République Félix Tshisekedi à intervenir pour mettre fin à ces dérives et rétablir l’État de droit dans la province minière.
Face à cette situation qu’elle qualifie de « drame humain », l’IPDHOR sollicite la mobilisation de la société civile congolaise et des partenaires internationaux pour venir en aide aux populations sinistrées et obtenir justice pour les victimes d’expropriations forcées.
L’organisation demande enfin à la gouverneure Fifi Masuka de sortir de son silence et d’engager un dialogue franc et inclusif avec les communautés locales, afin d’éviter une escalade sociale dans cette région déjà marquée par de fortes inégalités.
Emmanuel mutombo

0 Commentaires